À cause de la soi-disant magie des lieux, la Cour des Miracles était appelée comme telle. C’est l’endroit où les blessés graves retrouvaient leur guérison en étant capables d’utiliser de nouveau leurs bras ou leurs jambes le soir. Dans cette zone non-droit et sale se regroupait les pauvres de Paris dont les mendiants, les voleurs ou autres qui se sont entassés dans de minuscules maisons entourées de déchets.

Plusieurs cours des miracles à Paris

Paris aurait compté une douzaine de cours au courant du XVIIème siècle. Tous ces endroits ont été fréquentés par de pauvres gens et des brigands.

Si vous souhaitez visiter une cour des cours des miracles, promenez-vous du côté des Halles. Vous ne pouvez pas rater la rue de la Grande Truanderie. C’est la plus vieille ville des cours des miracles de Paris.

Dans la rue des francs-bourgeois, vous pouvez trouver une autre cour. Les pauvres exemptés de taxes avaient l’habitude de faire régner la terreur pas loin de leur logis. Une autre se situe dans la rue Saint Honoré à proximité de la rue Montmare. Celle qui est la plus énorme et la plus célèbre se trouve entre Montmartre et les portes de Saint Denis, plus précisément entre les rues Saint Sauveur et les rues Montorgueil.

Actuellement, la cour des miracles désigne un lieu mal fréquenté par le tourisme. Totalement différents de leur apparence, les membres de la cour des miracles étaient bien organisés et hiérarchisés. Ils avaient un roi à eux, leurs propres lois et langues. Ce roi dirigeait tous les mendiants en France. De son côté, le pouvoir royal de cette époque a tenté de mettre un terme à cette société plus ou moins secrète.

Louis XIII a fini par faire construire une rue passant par l’immense cour des miracles de part en part. Malheureusement, quelques maçons étaient assassinés avant même la fin du projet. Louis XIV a fait appel à Gabriel Nicolas de la Reynie, un lieutenant général de Police pour détruire les centres de délinquance gangrénant la capitale. Après être marqués au fer rouge, 60 000 mendiants étaient envoyés aux galères. Quelques temps après, les mendiants et les voleurs retournent progressivement sur les lieux.

Est-ce que la cour des miracles a vraiment existé ?

Accueillant toute la misère de France, le lieu est pourtant appelé cours des miracles. Dès le moyen-âge, cet endroit était fréquenté par des vieillards, des vagabonds, estropiés, des mendiants, des prostitués et des voleurs… Bourgeois et tous les membres de la maréchaussée restaient loin que possible de ce coupe-gorge.

Rendue populaire par Notre Dame de Paris (Victor Hugo), la cour des miracles n’est pas une légende, mais elle a bien existé.

Aujourd’hui, il est difficile d’imaginer l’existence de telles zones nichées en plein milieu de la capitale. Selon les plans topographiques de l’époque, certaines de ces cours se trouvaient dans la rue de l’Echelle ou dans celle du Bac. Aussi appelée Fief d’Alby, la grande cour des miracles à laquelle Victor Hugo fait référence se trouve entre la rue du Caire et la rue Réaumur dans le IIème arrondissement de Paris actuel.

La vie dans les cours des miracles

D’après l’historien Henri Sauval, la cour des miracles désigne une vaste zone crasseuse dans laquelle on ne pouvait accéder que par des allées de terre. Les sergents du prévôt n’aimaient pas s’y aventurer. Les gens qui y vivaient ne payaient pas de taxes, mais libérés des lois. Selon lui, près de 500 familles y résidaient.

C’était une immense zone de prostitution. Les autres sortaient de leurs maisons pour partir à l’assaut de la ville pour mendier ou pour voler. Durant la journée, éclopés et mendiants allaient dans les beaux quartiers en simulant une infirmité pour émouvoir les bourgeois dans le but de leur demander l’aumône. Seuls, ceux qui étaient réellement malades et qui ne pouvaient pas se déplacer y restaient le jour. Afin d’attirer la compassion des passants, certains d’entre eux faisaient mine de ne posséder qu’un seul bras ou simulaient des crises d’épilepsie. Comme par enchantement, ils récupéraient leurs bras, leurs capacités physiques et leur santé le soir venu. De manière miraculeuse, vieillards, aveugles et estropiés trouvaient leur guérison lorsqu’ils retournaient dans leur lieu de prédilection la nuit. Ils feintaient leurs infirmités juste pour avoir quelques pièces.

Pourquoi l’a-t-on appelé cour des miracles ?

Pour information, l’expression cour des miracles n’a aucun lien avec la vie du Christ. C’est juste un endroit où des mendiants se rassemblaient la nuit, parce qu’ils n’avaient pas d’endroits où aller ni dormir.

Pour Henri Sauval, la cour des miracles ressemblerait à un énorme « cul-de-sac » boueux et puant qui se plaçait dans l’un des quartiers des plus sales et mal bâtis de Paris. Les maisons dans ce genre de lieu étaient semi-enterrées dans la boue, chancelée de pourriture et de vieillesse.

Même de nos jours, la plupart des Parisiens n’osent pas trop s’aventurer dans la cour des miracles qui est réputée être un lieu mal fréquenté. Paraît-il que c’est un endroit offrant tout ce que l’on désire. On peut aussi y trouver tout ce qui peut exister.